Afin de bien communiquer avec notre chat, nous pouvons jouer avec lui, faire de la cat-agility, et être attentif envers lui au quotidien, en lui prodiguant tendresse et bienveillance. Pour se faire, nous avons à notre service notre gestuelle (caresses), notre voix (intonations, tons) et nos expressions faciales (émotions). Mais que comprend notre chat ? Et nous, leur humain, que comprenons-nous de leurs vocalises ? Ainsi, l’intérêt pour l’étude des relations chat-humain est assez récent. Cet article fait le point sur les études et expérimentations sur le sujet.
Communiquer avec son chat
La relation humain-chat
Bien que les chats soient parmi les animaux de compagnie les plus répandus, nous en savons très peu sur la relation chat-homme. Ainsi les études sur le sujet sont assez récentes. Comme en 2018 avec une étude qui visait des propriétaires et les questionnait sur leurs interactions sociales avec leur animal. Si les résultats ont montré une forte similitude avec les enquêtes déjà réalisées avec des chiens, des caractéristiques spécifiques au chat ont pu être relevées. En résumé, les propriétaires considèrent leur chat comme un membre de la famille et lui attribuent des compétences socio-cognitives bien développées.
Votre chat vous parle
Le miaulement, un langage pour les humains
Les humains parlent généralement fréquemment à leurs chats, et les chats vocalisent souvent quand ils communiquer avec les humains. Et nous savons que dans leur milieu naturel, les chats ne miaulent pas entre eux. Ainsi, les chats ont développé un répertoire vocal varié pour leur permettre d’exprimer leur état mental et leurs désirs, besoins et intentions. Et ils ont appris à varier leur voix pour attirer l’attention de leurs humains quand ils veulent quelque chose. Certes, sans qu’on sache pourquoi, certains chats ne miaulent pas ou peu au quotidien quand d’autres passeraient pour des « chanteurs d’opéra ».
Des Races de chats « bavards »
Apparemment, les chats de certaines races miauleraient plus souvent que d’autres. Et ces mêmes races sont également reconnues comme affectueuses et intelligentes. Cela paraît logique : plus le chat communique avec son humain, plus il développe une relation riche et unique avec lui. On peut également aller plus loin si on considère que l’acquisition d’un vocabulaire riche se transmet génétiquement. Ainsi puisque l’on sait que les chats en milieu naturel ne miaulent pas entre eux, des chats récemment domestiqués et issus de mères errantes ne possèderaient pas un langage développé.
Un chat qui miaule beaucoup : un souci d’éducation ?
Un chat qui miaule et réclame beaucoup (de la nourriture, des câlins, jouer…), est un chat intelligent ! C’est une bonne nouvelle … Oui, mais surtout c’est un chat qui a compris comment vous faire craquer et obtenir ce qu’il veut : ça marche, hein ?! Si vous êtes dans cette situation, essayez de l’ignorer : il est possible qu’il cesse de lui-même au bout de quelques heures… ou de quelques jours ! Un jeu de patience qui durera en fonction du tempérament de votre chat et du vôtre.
Une étude scientifique des sons émis par le chat
En 2018, Susanne Schötz, professeur de phonétique, s’est intéressée au langage félin. Menant une expérience sur ses 5 chats, elle a ainsi découvert qu’ils utilisent un vaste répertoire de sons différents, et que le ton varie en fonction du message. Elle va même jusqu’à affirmer qu’un chat peut développer une forme de communication personnalisée en fonction de son propriétaire.
Un peu de vocabulaire : ne pas confondre « Miaou » et « Miiiiiaou » !
Le chat adulte possèderait 9 types de miaulements. Le miaulement :
- clair et court qui exprime une joie ou un bien-être.
- long et insistant qui exprime une demande impérieuse (nourriture, eau, sortir)
- grave qui peut même devenir un grognement et exprime une menace générée par une peur.
- plaintif des chaleurs chez la femelle et celui du mâle en recherche de « l’âme sœur ».
Le miaulement produit dans des contextes positifs est de hauteur élevée et de courte durée, alors que celui produit dans des contextes négatifs est de faible hauteur, de longue durée.
Le chat miaule pour dire quoi
D’après les études de Susanne Schötz, plusieurs contextes sujets à miaulements ont été identifiés.
Les demandes :
- alimentaires / d’eau
- pour sortir/rentrer, une porte/fenêtre ouverte
- jouer
- attention, affection
- pour accéder à
Les contestations :
- d’être pris dans les bras
- enfermement (cage de transport/ dans une pièce fermée)
- manipulation (vétérinaire) ou touché/caressé
- empêché de faire
Les états émotionnels du chat
A chaque contexte de miaulement, Susanne Schötz a identifié un état émotionnel correspondant. Il en existe 7 :
– heureux
– malheureux
– demandeur
– stressé
– curieux
– excité
– neutre
Les sons émis par le chat
Le ronronnement, bien-sûr : généralement, signe de bien-être, il faut savoir que le chat peut ronronner pour s’auto-calmer s’il est stressé, notamment pour une chatte qui va mettre bas.
Parfois le chat « roucoule » : il arrive au chat de produire une sorte de roucoulement, sans ouvrir la bouche. C’est souvent une réaction de surprise.
Lorsque le chat a repéré une proie, il caquette comme l’oiseau, en claquant de la mâchoire : on a l’impression qu’il veut l’imiter pour l’attirer. Généralement, il remue sa queue en balancier rythmé.
Et pour signifier son mécontentement, le chat « feule » : on a l’impression qu’il crache comme un serpent.
Comment détecter un miaulement anormal ?
Le miaulement peut aussi indiquer que votre animal exprime une souffrance. Associé un comportement de retrait (il se cache par exemple) ou à l’inverse, votre chat ne vous quitte pas, cela doit vous alerter et vous amener à consulter. Également, une absence de miaulement chez un chat habituellement miauleur, vous inquiétera. C’est un changement dans le comportement habituel de votre chat qui est une alerte que quelque chose ne va pas.
Pour communiquer avec votre chat : parlez-lui
Le chat réactif aux expressions faciales humaines
En 2015 une étude avait conclu que le chat était attentif aux expressions négatives et positives émises par un être humain. Les félins ne comprennent pas forcément les émotions de leur compagnon mais ils ont fait un lien entre le sourire humain et l’augmentation du nombre d’actes de tendresse envers eux. Donc l’interprétation la plus simple et la plus plausible de cette découverte serait que cette réaction est le résultat d’un apprentissage associatif. Mais on peut dire malgré tout que les chats sont attentifs aux humains. Les chats semblent percevoir des expressions d’émotion et peut-être même d’autres informations paralinguistiques chez d’autres chats : par exemple lorsque les chatons appellent leur mère. Il est donc probable qu’ils soient capables de percevoir au moins certaines de ces informations chez l’homme.
Les chats comprennent leur nom
Les félidés distingueraient leurs propres noms des noms généraux même quand des personnes inconnues les prononçaient. Mais cela n’est valable que pour les chats domestiques et ne fonctionnerait pas pour des chats vivant dans les bars à chats. Il s’agirait d’une association du mot à une réponse positive : on les appelle par leur nom pour une action correspondante qui serait agréable : donner à manger, jouer. Ce qui pourrait expliquer que les chats ne répondent pas toujours à leur nom s’ils estiment que cet appel ne correspond pas à un moment rituel positif. De même l’intonation et la façon de citer leur nom influencerait leur compréhension.
Cette distinction est acquise sans formation explicite, car elle est issue de la communication quotidienne entre humains et chats. On pourrait imaginer d’utiliser cette capacité de manière positive pour la qualité de vie des chats. Par exemple, nous pourrions peut-être amener les chats à apprendre que des objets ou des lieux sont dangereux par des énoncés spécifiques : un mot ou un son. Ces études et leurs développements possibles ouvrent des perspectives nouvelles sur les capacités des chats en ce qui concerne la communication chat-humain Et ceci dans l’objectif d’ améliorer le bien-être des chats et de leurs humains.
Pour aller plus loin : les études de Susanne Schötz